16 Ibid., p. 193-197 pour le xvie siècle et 331-332 pour le xviie siècle. Les lords anglais reprennent leurs mouvances en leurs mains et les concèdent en leasehold (baux à temps) pour des durées excédant rarement une vingtaine d’années. Chronique #2 – L’Art de vivre sous Louis XIV (partie 2/4) – à écouter à partir du lundi 2 mars 2015. 19 Robledo Ricardo, « El ascenso de una burguesía agraria : los “granjeros”. C’est essentiellement un homme des openfields du Nord de la France (l’Île-de-France étudiée par Jean Jacquart40 et Jean-Marc Moriceau, le Pays de Caux de Guy Lemarchand41, le Beauvaisis céréalier de Pierre Goubert). Les sociétés rurales”. 80Les sociétés moyennes de l’Ouest sont caractérisées partout par une hiérarchie tripartite, dominée par un groupe plus ou moins important de paysans moyens. 45Au début du xviie siècle, les deux types de tenure les plus fréquents étaient les tenures en socage et les copyholds. Ceci semble vrai pour les vignobles de l’Île-de-France mais pas pour ceux du Sud (Languedoc) ou du Lyonnais où la propriété des vignes échappe aux paysans qui les prennent en bail à mi-fruit. 38On s’attachera particulièrement à ce qui fait la différence avec la France ou l’Espagne. Le grand fermier existe donc dans cette région aussi : plus du tiers (36 %) des exploitations louées à Ciudad Real entre 1600 et 1700 ont plus de 60 ha de terres labourables (le reste n’est pas spécifié) et une sur huit (13 %) à 100 ha, de quoi utiliser à plein temps trois ou quatre paires de mules, et c’est effectivement six mules dont dispose le seul de ces fermiers qui apparaît dans les inventaires. À la fin du xviie siècle, le terme de yeoman change de sens et disparaît ; c’est l’ère du farmer qui peut être propriétaire en même temps qu’il loue des champs d’un grand (ou petit) propriétaire. L’essor de l’industrie qui demande beaucoup de main-d’œuvre contribue au relèvement des salaires agricoles. Pour ces paysans, la dépendance est économique, sociale, politique et culturelle (ils ne lisent pas, ne participent à l’assemblée de paroisse…). Une autre histoire sociale, Paris, Albin Michel, 1995, p. 13. C’est un trait qui n’est pas propre à la Manche, mais se retrouve partout, qu’il s’agisse d’animaux transhumants ou de moutons communs, restant sur place, comme le montre l’exemple de la Vieille-Castille, où si les éleveurs sont plus nombreux que dans la Manche (autour de 50 % des habitants) la plupart d’entre eux n’ont que des troupeaux minuscules12. 2 Amalric Jean-Pierre, « Au xviiie siècle : une agriculture bloquée ? Jusqu'à 25 ans (la majorité), les jeunes participent aux veillées et écoutent le savoir (souvent pratique) des anciens. 1974 (repris dans Les Français et l’Ancien Régime, en collaboration avec Daniel Roche, Paris, A. Colin, 1984, vol.1 : La société et l’État). Le laboureur riche est un personnage des openfields céréaliers39, ailleurs, il faut regarder le terme avec circonspection avant de conclure que l’on a affaire à un riche. ), Les Formes de l’expérience. Il n’est pas sûr que la Lorraine de Guy Cabourdin42 en abrite beaucoup et dans le Sud et l’Ouest de la France, on peinerait à trouver l’équivalent exact de ces « gros fermiers ». Dès que l'enfant naît, il est emmailloté dans des langes pour que le corps se fortifie. Pour un certain nombre de membres de ce groupe, une certaine ascension sociale est possible, en entrant dans l’Église (curés), en faisant des études (notaires), en pratiquant le commerce. 31Le blé n’est donc pas délaissé, mais négligé au profit des autres productions : les quantités produites baissent et les pauvres en pâtissent. Ce sont aussi les héritiers des grandes maisons du Pays basque (caseríos) qui portent le titre de seigneur de telle ou telle maison ou de Catalogne (masías). Ceux que nous sommes tentés de considérer comme les agriculteurs y sont répartis entre les freeholders et les fermiers d’une part, les pauvres et cottagers de l’autre. 69Dans le Beauvaisis du xviie siècle, Pierre Goubert avait observé conjointement deux choses : d’une part l’existence d’une société rurale tripartite (1. Magnifique Logis du 17ème siècle, rénové, comprenant deux habitations. 70C’est à partir de cette constatation qu’il a élaboré la notion de dépendance des paysans35 en définissant deux seuils essentiels. Mais il faut se rappeler que la paysannerie française ne possède pas plus de 40 % du sol à la veille de la Révolution. ), la transaction est enregistrée à la cour manoriale : le tenancier reçoit une copie de son entrée et la tenure en villainage devient progressivement un copyhold ce qui signifie que la terre est tenue by custom of the manor and by copy of court roll. S’il peut apparaître critiquable d’étendre arbitrairement cette notion à l’ensemble de l’Ancien Régime et d’en faire l’élément explicatif fondamental de la société rurale sans attention particulière à la chronologie, il faut signaler que, pour qui veut caractériser la société rurale française du xviie siècle, profondément marquée par les crises conjoncturelles, cette notion est essentielle. (Alcaraz, siglo xviii), Madrid, ministère de l’Agriculture, 2000, p. 177. La diversification des activités et, partant des revenus, est classique chez les élites rurales comme chez les plus pauvres. En l’absence d’informations, les données qui suivent sont extraites de cet ouvrage. Et si les rentes restèrent fixes, au cours du troisième quart du siècle, la pratique du droit d’entrée (entry fine) fut liée à l’évolution économique : des tables destinées à calculer les droits d’entrée à appliquer furent publiées et elles étaient à la disposition des seigneurs et de leurs régisseurs. De plus, les évêques ont poussé les curés à enregistrer l'enfant dans les 24 heures. Le présent ouvrage rassemble une grande partie des articles et communications que Brigitte Maillard a écrits tout au long de sa carrière d'enseignante et de chercheur. Ce souci de tout voir par lui-même en fait le « prototype du bourgeois campagnard », il lui valut une forte inimitié de la part de son fils qui voulait vire en rentier21. Vous pouvez paramétrer vos choix pour accepter les cookies ou non. 35Parler de la société rurale anglaise au xviie siècle pose les mêmes questions théoriques qu’en Espagne ou en France. Mais parce que les archives des manor courts nous disent qui étaient les copyholders mais non qui cultivait la terre, les historiens ne savent pas précisément la taille réelle des exploitations dans les villages de copyholders. 9 López-Salazar Pérez Jerónimo, Estructuras agrarias…, op. 7 Casey James, El reino de Valencia en el siglo xvii, Madrid, Siglo xxi, 1983, p. 43. C’est essentiellement ce personnage dont les historiens ont fait leur « coq de village ». Mais, il est certain que ces différents modes de faire-valoir n’ont pas la même rentabilité et qu’il est beaucoup plus profitable d’exploiter soi-même que de faire travailler les autres. Les études les plus récentes tendent à montrer que les tenures en copyhold ont résisté plus longtemps que les auteurs anglais avaient eu tendance à l’affirmer précédemment et que, au xviiie siècle encore, au xviie siècle a fortiori, il ne faut pas les considérer comme une catégorie en voie d’extinction. Ceci repose implicitement sur l’idée que, dans la société ancienne tout est harmonie ; nier les catégories, c’est effacer les conflits et présupposer une société où les solidarités l’emportent sur les oppositions, cela revient à effacer les inégalités sociales, à considérer les ruraux et même les paysans, comme un groupe homogène, ayant les mêmes intérêts, ce qui n’est pas, à l’évidence, conforme à la réalité. 82On observe donc que la classification générale que l’on peut faire de la société rurale française ne prend vraiment de sens qu’à la condition de regarder la société comme un système (la part relative des différents groupes, qui est variable selon les régions) et aussi de prendre en compte la notion d’évolution au cours de la vie d’un même individu. 63L’autre forme d’évolution qui affecte la société rurale anglaise au xviie siècle est liée à la croissance des villes et tout particulièrement de celle de Londres31. Les comtés proches sont particulièrement touchés, mais, du fait du cabotage, la demande touche tout le pays. Même s’il est difficile d’en donner le nombre exact ou même approximatif, on peut facilement penser qu’ils sont nombreux et que le phénomène est probablement plus important qu’en France. 32Mais cette accumulation de terres posait essentiellement deux problèmes : celui de leur transmission et celui de leur exploitation. Mais la manière de tenir la terre a une signification sociale. Les souliers près de la cheminée : les souliers servaient à mettre les cadeaux que le Père Noël « apportait » le 24 décembre à minuit. Les villes sont encore peu nombreuses mais quelques centres urbains comptent déjà plusieurs milliers d’habitants (Paris, Londres, Venise, Amsterdam…). La vie sous l'ancien régime est précaire et la naissance est un moment difficile. Les possibilités d’ascension et de déclin social dépendent en effet à la fois de la conjoncture générale et de la position de chaque individu sur l’échelle sociale. S’il décrit une société formée de trois groupes (les « petites gens », le « groupe charnière des laboureurs moyens et des marchands ruraux » et « le monde clos des marchands-laboureurs »), il insiste sur la forte polarisation interne de cette société. 29Pour expliquer ce phénomène, il faut examiner les effets des crises sur les structures sociales : ces paysans sont-ils semblables à leurs ancêtres du milieu du xvie siècle ? cit., p. 51-53 ; Yun Casalilla Bartolomé, Sobre la transición…, op. 252 m² et 90 m², plus de 800 m² de dépendances sur une parcelle de plus de 3.5 Ha. Il n’est pas possible de faire apparaître ici ces nuances, mais seulement de rappeler qu’elles jouent dans deux sens : d’une part la hiérarchie sociale est liée au modèle agraire (elle ne sera pas la même selon que la région ait ou non fait l’objet d’enclosure au xviie siècle, selon qu’il s’agit d’une région céréalière ou d’une région d’élevage), d’autre part la richesse est une notion localement relative : tel riche paysan ici sera ailleurs placé beaucoup plus bas dans la hiérarchie de la fortune et de la considération29. La terre et les paysans en France et en Grande-Bretagne de 1600 à 1800, Paris, Éditions du Temps, 1998, p. 99-136. Le roman comique au 17ème siècle. 6 López-Salazar Pérez Jerónimo, Estructuras agrarias y sociedad rural en la Mancha (ss. 71Les historiens ont assez systématiquement fait du « laboureur » d’Ancien Régime un agriculteur aisé. cit., p. 184-185. Le grand apport de cette notion à la connaissance du monde rural a été de démontrer que tout était fluctuant en fonction de la conjoncture pour tous les foyers ruraux situés entre ces deux seuils. [...], [...] L'artisan réclame une somme d'argent en échange. 43Macfarlane prétendait également que cette évolution entraînait la rupture entre la famille et la tenure familiale dans le village. Il s’agit donc de sociétés relativement homogènes. Dans les vallées de l’Esla et de l’Órbigo, dans le León, 2,5 ha suffisaient8. Les cottagers auraient constitué le quart des travailleurs agricoles au début du xviie siècle. Dans le Vivarais du xviie siècle, Alain Molinier signale l’existence de laboureurs pauvres37. Détails Institutions. Tu ne trouves pas ce que tu cherches ? Siglos xviii-xx, t. I : Campesino y pequeña explotación, Barcelone, Crítica, 1991, p. 249. AN. Cette seconde tendance aura une influence déterminante sur la peinture de paysage italienne et française. Ces tentatives indisposèrent la noblesse et la gentry et elles furent abolies pendant la guerre civile. Vivre À La Campagne Au Moyen Age : L'habitat Rural Du Vème Au Xiième Siècle (Bresse, Lyonnais, Dauphiné) D'après Les Données Archéologiques pas cher En utilisant Rakuten, vous acceptez l'utilisation des cookies permettant de vous proposer des contenus personnalisés et de réaliser des statistiques. Les couches supérieures de la paysannerie : laboureurs, gros fermiers, receveurs de seigneuries) et d’autre part ce qu’il avait appelé « l’évasion des revenus ruraux » – taille, dîme, droits seigneuriaux, loyer du propriétaire –, entendons par-là le fait qu’une part importante des revenus de la terre quittait la campagne et les producteurs pour gonfler la fortune de catégories plus urbaines que rurales et qui, de toutes façons, n’avaient pas pris part au travail de la terre. Mais, ce groupe est loin d’être homogène, ce qui apparaît évident avec une telle masse de population. Sauf dans certaines régions dont l’agriculture est déjà bien développée au xviie siècle, la charrue est un outil plutôt léger, qui se rapproche largement de l’araire, qui incorpore plus de bois que de métal, et qui n’est pas d’un coût prohibitif. ». 74C’est incontestablement la catégorie la plus nombreuse, la plus diverse mais aussi la plus largement représentée. 15 Brumont Francis, Paysans de Vieille-Castille…, op. Enfin, dans les fermes du Bassin parisien, il existe aussi un contingent de domestiques plus âgés qui ont des activités spécialisées (charretier et berger) et sont bien rémunérés. Les gros producteurs tournés vers le marché réagissent sans tarder à ces incitations. [...], [...] La jeunesse est presque toujours organisée en abbaye de jeunesse. Ce statut correspond souvent à une période transitoire dans la vie d’un individu, avant le mariage et l’établissement sur une exploitation. Parmi la rémunération des bergers figurait souvent le droit d’inclure dans le troupeau du maître un certain nombre d’animaux. 41Alors que pour beaucoup de tenures libres le paiement est symbolique, pour beaucoup de copyholds, ils sont beaucoup plus onéreux. La naissance est réservée aux femmes de la maison avec notamment la matrone, une sorte de sage-femme sans savoir théorique, mais avec un savoir pratique. 15Les journaliers recevaient aussi une rémunération mixte, notamment les moissonneurs qui, outre une quantité d’argent, recevaient de quoi se nourrir : blé, vin, mouton, fromage, huile, légumes, etc., nourriture qui était préparée par les femmes qui accompagnaient les équipes de moissonneurs. Les concessions sans restriction de durée (fee désigne une propriété héréditaire) désignent les terres qui peuvent être transmises par héritage. Toutes ces activités génèrent des revenus substantiels. Hoyle Richard W., « Debate » [The land-family bond in England], Past & Present, 146 (1995), p. 151-73. hoyle Richard W., « Tenure and the land market in early modern England : or a late contribution to the Brenner debate », Economic History Review, 2nd ser., 43 (1990), p. 1-20. originale avec iconographie) ; rééd., ibid., 1992 (Points Histoire, 166-169) avec bibliographie légèrement retouchée. On peut supposer qu’ensemble, ils forment plus de la moitié des chefs de famille, soit une proportion semblable à celle qui peut être calculée pour la région de Séville (autour de 60 %)14, mais bien supérieure à celle que l’on rencontre en Vieille-Castille (autour de 20 %)15. OpenEdition est un portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales. journaux et la scolarisation obligatoire permettent à la population rurale de briser cet isolement. 8Ces quelques remarques faites il est temps de passer à l’étude de la société rurale, en présentant l’exemple de la Manche et en y ajoutant des données provenant d’autres régions. Ces statuts ont été faits pour que les concessions soient limitées dans le temps et puissent être renégociées de temps en temps. Au milieu d… Elle varie aussi avec la taille des exploitations au sein de la paysannerie. Ils possèdent parfois des troupeaux assez importants et accèdent à l’aisance. Naître, vivre et mourir en France au XVIIe siècle Naître et être jeune 1.1 ) La naissance A cette époque les conditions de l'accouchement étaient très délicates. Freeholders et farmers sont classés par G. King parmi les 511 586 familles « qui augmentent la richesse du royaume ». C’est que le xviie siècle connaît une forte baisse de la rentabilité du fermage qui est divisée par deux (et même un peu plus) entre le début du siècle (indice 100) et les années 1660-1700 (indice 46). Salamanca, 1780-1840 », Saavedra Pegerto et Villares Ramón (dir. Les transformations sont particulièrement importantes dans la région de Londres qui est devenue, à la fin du xviie siècle, une des principales villes d’Europe. Pour la plupart, il s’agit d’un temps d’apprentissage avant le mariage. Dans un souci de simplicité, qui n’exclut pas les nuances, Jerónimo López-Salazar se contente de distinguer trois groupes dans la Manche : les précaires et faibles, les moyens, les principaux ; nous le suivrons sur ce point, même si cette « simplicité » peut être « trompeuse10 ».