Au printemps 1948, de nombreux PG demandant à s’engager comme travailleurs libres mais pour une durée moindre qu’une année – ils savent qu’en tant que prisonniers, ils sont libérables au plus tard le 31 décembre –, le ministre du Travail ne s’oppose plus à ce que soient offerts des contrats de Travail libre compris entre 9 et 12 mois. C’est ce qui explique qu’en trois années, un certain nombre ferme après que soit menée une réorganisation permettant probablement un maillage territorial plus rationnel. L’une des plus importantes mesures décidées par le gouvernement est la création d’une Commission interministérielle relative aux problèmes des prisonniers de guerre. Comme évoqué au début de l'article, la fin de la guerre voit la consécration mondiale de deux superpuissances : les États-Unis d’Amérique et l’URSS. De l’avis de certains historiens, l’« épisode des menottes » constitue un tournant dans la diplomatie appliquée aux prisonniers de guerre[33]. Le ministère rappelle, par la même occasion, à ses délégués que les rapports du Comité international de la Croix-Rouge sont transmis aux autorités américaines et qu’on ne peut de fait plus se permettre de s’exposer à de nouvelles sanctions. Malgré cela, les alliés proposent de « prêter » des PG à la condition que ceux-ci puissent rentrer aussi souvent que possible dans les dépôts alliés. Sans leur accord, le Travail libre, autrement dit la reconversion de prisonniers allemands en salariés étrangers sur la base du volontariat, n’aurait pu voir le jour. J.-F. Sirinelli, P. Gœtschel et B. Touchebœuf, Archives du ministère des affaires étrangères –, Service historique de l’armée de terre (Service Historique de l’Armée de Terre (, Mouvement Républicain Populaire démocrate-chrétien, Université de Lille 3 et Université du Québec à Montréal, 2008, http://www.icrc.org - Titre III - Article 8, http://pagesperso-orange.fr/bastas/pga/temoins/fusshollch2.htm#deb, http://assoc.pagespro-orange.fr/bastas/pga/temoins/einhoff-horst.htm#am%C3%A9ricains, http://assoc.pagespro-orange.fr/bastas/pga/temoins/pelz.htm, http://pagesperso-orange.fr/bastas/pga/deminage/temoins-mines.htm, faim http://pagesperso-orange.fr/bastas/pga/temoins/fusshollch2.htm#La%20faim, http://perso.wanadoo.fr/bastas/pga/index.htm#Sommaire, Prisonniers de guerre allemands de la Seconde Guerre mondiale, Prisonniers de guerre allemands de la Première Guerre mondiale en France, Prisonniers de guerre allemands en Union soviétique, Prisonniers de guerre belges pendant la Seconde Guerre mondiale, Prisonniers de guerre italiens en Union soviétique, Prisonniers de guerre roumains en Union soviétique, Gouvernement national réorganisé de la république de Chine, Crimes de guerre nazis en Union soviétique, Viols durant la seconde invasion de la Pologne par l'Armée rouge, Prisonniers allemands en Union soviétique, Crimes nazis contre les prisonniers de guerre soviétiques, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Prisonniers_de_guerre_allemands_de_la_Seconde_Guerre_mondiale_en_France&oldid=176011566, Prisonnier de guerre de la Seconde Guerre mondiale, Histoire des relations entre l'Allemagne et la France, Article pouvant contenir un travail inédit, Article contenant un appel à traduction en anglais, Portail:Seconde Guerre mondiale/Articles liés, Portail:Époque contemporaine/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence, Nombre d’options recueillies négatives (PG refusant de devenir travailleur libre), Nombre d’options recueillies positives (PG acceptant de devenir travailleur libre), Nombres de PG effectivement transformés en travailleurs libres, Mines de charbon et autres extraction extractives, Pour mémoire, Dépôt, Service militaire, Activités diverses, Les PG veufs ayant au moins trois enfants, Sous-officiers ayant travaillé volontairement. Parmi les articles étrangers publiés au moment de cette campagne de presse l'on peut n'en citer qu’un : il s’agit d’un article paru dans un quotidien suisse francophone Le Pays[175]. Ce souvenir n’est pas daté mais, au vu de la formulation du témoignage, il est vraisemblablement postérieur à 1945. En outre, ces hommes réapparaissaient aux yeux de leurs compatriotes tels des fantômes d’un Reich dont on voulait désormais taire le souvenir. Ainsi, tenant compte des rapports alarmants des services de renseignements généraux qui lui parviennent, le ministère de l’armée renforce-t-il la surveillance des prisonniers début 1946[480]. L’historique du général Buisson offre des chiffres plus précis[402]. La guerre et la captivité m’ont mûri très tôt. 1939-1945. Une fois de plus, on constate à travers cette réaction que les agriculteurs avaient une certaine estime pour les PG allemands et leur travail. Archives départementales de la Nièvre (Nevers), 999W946, courrier du chef de service départemental de la main-d’œuvre au préfet, 8 mai 1945. Son témoignage a pour objet le camp de Rennes, or celui-ci est encore, à ce moment-là, sous autorité américaine et non sous autorité française. À cela s’ajoutent les premières dépenses militaires de ce qui deviendra la guerre d’Indochine[374]. Au demeurant, pour la grande majorité des autres Allemands ayant survécu à la guerre, l’expérience de leurs compatriotes dans la France de l’après-guerre n’avaient plus de raison de les intéresser outre mesure et de fait, de la faire vivre dans les mémoires. Aux déportés s’ajoutent les jeunes appelés pour le Service du travail obligatoire (STO) et surtout les prisonniers de guerre français. De manière plus large, c’est l’ensemble des corps d’État qui tend à envisager un grand nombre de solutions à même de maximiser l’effectif des travailleurs libres au cours des années 1947 et 1948. 158/47), demande le retrait progressif des PG du secteur agricole en vue de leur réaffectation dans les industries. Dans le Nord, en septembre 1945, la direction des mines, visiblement non informée, signale ainsi aux autorités régionales que des officiers de la Légion étrangère entreprennent des sondages au sein des commandos miniers en vue de susciter des engagements[236]. Force est au demeurant de souligner que la France n’est pas la seule à accorder aux Allemands un statut juridique particulier. Néanmoins, les autorités tiennent compte du fait que l’État allemand n’existe plus juridiquement et il est décidé d’octroyer exceptionnellement 10 000 marks pour les officiers et 5 000 pour les sous-officiers et les soldats. Dès lors, les autorités entrent dans une logique de séduction. À l’instar de ses deux camarades, un autre soldat, Karl Holfeld, détenu à Thorée (Sarthe), fait le lien entre manque de nourriture et recrutement « En août 1945, alors que la famine était à son comble (…), des formulaires circulaient dans le camp, promettant de la nourriture aux prisonniers. Si l'on a pu admettre que les PG pouvaient être utilisés au déminage, c'est en raison de la responsabilité encourue par le gouvernement allemand et de la compétence particulière qu'étaient supposés avoir les anciens militaires de la Wehrmacht. Les prisonniers n’ont pas, par ailleurs, l’obligation de travailler. Cet Allemand joue le rôle de médiateur entre les PG et l’administration française. Archives du ministère des affaires étrangères (Paris) (archive citée par Grégory Philippe), Série Z 22, Courrier du ministère des affaires étrangères au ministère des armées, 23 mai 1946. Personne ne quitte le pays d’accueil sans ce contrôle. « Le jeudi 30 mai [1946] approchait. En mars 1945, Raymond Aubrac, grande figure de la Résistance, est nommé, par le GPRF, directeur du déminage. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), 770623/84, courrier du ministre du Travail aux Préfets, inspecteurs divisionnaires du travail et de la main-d’œuvre, directeurs départementaux du Travail et de la Main-d’œuvre, Chefs des services départementaux du ministère du Travail, 29 septembre 1949. Ils s’étaient mis d’accord pour qu’à sa libération, seuls les Marks et les devises du pays d’origine du prisonnier lui soient restitués. Les années 1947 et 1948 ont été celles de la libération progressive des PG. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), Côte 770623/84, Auteur probable du courrier : Ministère du travail, « Bilan au 31/10/48 du recouvrement de l'IC pour l'emploi des PG », 31 octobre 1948. Ces promesses ont été tenues ». Sur le plan économique il est probablement considérable, les Allemands ayant joué le rôle d’une main-d’œuvre bon marché dans les secteurs économiques clés d’une France en proie à de graves crises économique et démographique. À cela s’ajoute l’aide américaine et les effets bénéfiques du Plan Monnet. Les services du ministère de la Reconstruction font par de leur indignation. Ainsi, en 1947 et 1948, les Commissions de criblages chargées des candidatures au travail libre motivent pour partie leur avis sur la « moralité » des PG candidats au travail libre, moralité consignée dans le dossier constitué par chaque commandant de dépôt. C’est dans cette même optique que la même année, le ministre des armées lui-même crée des séminaires – nous en avons déjà parlé lorsque nous avons évoqué l’action de l’abbé Le Meur – et des émissions radios à l’attention des prisonniers allemands[355]. Au vu du témoignage d’un autre PG, Horst Fusshöller, les camps placés sous administration américaine en France ne semblent guère mieux lotis. (...) Mais le mois d’août allait être caractérisé par quelques évènements particuliers, surtout le lundi 6 août. H.-C. de La Casinière, J.-M. Gaillard, S. Khemis, F. Cochet. Dans les faits, il n’en est rien : des inspecteurs veillent, une indemnité compensatrice est instaurée (indemnité évoquée ci-après) et chaque industriel employeur de PG est dans l’obligation de former un nombre égal de Français. Autre forme de pression : les autorités françaises ne peuvent probablement pas se permettre de se démarquer de la politique de libération menée par les autorités britanniques[392]. Dès lors, on peut supposer que la France a probablement dû subir très tôt les pressions des gouvernements de pays dont des ressortissants sont détenus. MO. Or le Nord constitue le principal bassin minier français. En d’autres termes, à l’échelle de l’individu comme à celle de la société, l’occurrence de nouveaux évènements peut naturellement venir réduire la place occupée par le souvenir d’un épisode antérieur. Toutefois, fait difficile à expliquer, les autorités américaines semblent minimiser le bilan humain : l’article souligne que si de nombreux prisonniers sont « in a state of serious malnutraition », il se contente d’indiquer que « some deaths have occured ». Au contraire, une partie au moins des Travailleurs Libres allemands aurait même manifesté de la sympathie pour leurs collègues français[427]. À cet égard, il rappelle aussi qu’à la fin de la guerre les autorités du Reich avaient ainsi accepté de reconnaître la Suisse comme puissance protectrice des prisonniers de guerre français, les Allemands se refusant à reconnaître le GPRF[53]. La deuxième directive relative aux réaffectations sectorielles de PG, datée du 10 novembre 1947 (C.M. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), 770623/88, Courrier du directeur des travaux de l’Aube au ministère du Travail, « Retrait des PG du département de l'Aube », date probable : septembre 1947. Ces quelques mots de Michel Debré sument pour partie l’état d’esprit d’alors : « Soutenue par l’espérance d’un peuple, la Résistance rêvait d’un gouvernement épuré par l’épreuve, de dirigeants animés par un élan vers le bien public, d’une nation solidaire, d’une société juste, d’une France puissante »[5]. Il est peut-être possible d’établir un parallèle entre le souvenir de la détention des PGA et celui d’un épisode proche par certaines de ses caractéristiques historiques. Néanmoins, hormis le ministère de la guerre, les autres corps de l’État ne semblent pas encore sérieusement envisager cette possibilité d’employer de centaines de milliers d’allemands[46]. D’après le général Buisson, les recettes de l’indemnité compensatrice et les dépenses de l’État se sont élevées à : Le bilan financier global est donc légèrement déficitaire. Service Historique de l’Armée de Terre (Vincennes) (archive citée par Grégory Philippe), 7 P 40, procès-verbal de la conférence tenue à la mission de l’USFET, 20 septembre 1945, envoyé par le général Juin aux ministres du gouvernement, 20 octobre 1945. Le contraste est frappant lorsqu’on sait que durant ce même été 1945 la plupart des PG souffrent de la crise sanitaire. Le commissaire de la République de Lille insiste pour que ces installations soient construites le plus rapidement possible. Précisons qu’à ce moment-là, le gouvernement américain n’a pas encore donné son aval au principe même de livraison et de mise au travail forcé de prisonniers. Face à ces refus répétés, le ministre du Travail doit demander, en 1948, aux directions départementales du Travail de se mettre en relation avec les directions départementales de la Santé et de la Population pour que cessent ces refus. Cette méfiance envers l’ancien occupant est surtout palpable au sein des forces de l’ordre : police, gendarmerie, armée. De son nouveau point de vue, l’indemnité compensatrice s’apparente à un impôt. Dans un premier temps, c’est lui qui a directement à charge l’administration et l’entretien des PG (prisonniers de guerre). Archives départementales du Nord (Lille) - Côte 27W38361/1, Courrier du commandement de la, Archives départementales de la Nièvre (Nevers), Côte 11W13, Courrier du commandant de la, Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), cote 770623/84, Périodique. Il relate les suites d’un accident consécutif à l’explosion d’une mine lors d’une opération de déminage effectuée conjointement par des PG et des Français à la frontière franco-suisse. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), 770623/89, communiqué de presse du ministère des Affaires étrangères transmis au ministre du Travail, 27 mars 1948. »[256] Pour réponse, le ministre de la Reconstruction se contente de souligner une fois encore qu’un tel arrêt aurait des « conséquences extrêmement graves » sur la santé de la population et sur celle des travailleurs eux-mêmes et que 90 % des opérations débombage et désobusage seront achevés fin octobre 1947. Vous pouvez aider en ajoutant des références ou en supprimant le contenu inédit. Ainsi, à défaut d’instruction claire, c’est le directeur de la publication, le commandant Simon, qui prend lui-même l’initiative de créer un comité de rédaction. Le personnel français contaminé, les autorités s’alarment et elles procèdent à la vaccination de tous les PG jusqu’à épuisement des stocks de vaccins. Mais cette efficacité a un prix. Ainsi, la vision d’une France résistance puis celle d’une France totalement Vichyste ou atone ont écrasé une vision plus nuancée des réalités de l’occupation ». Il est employé après avoir rencontré fortuitement un ancien camarade tout juste libéré qui lui propose de prendre sa place au sein du service consacré à la recherche de criminels de guerre. Nombreux sont ceux qui craignent alors de ne jamais les revoir. Quant aux dépenses [de l’État pour l’entretien des PG], elles avaient atteint fin 1946, 8 667 millions. ». Le ministre du Travail l’évoque dans un courrier daté de la fin septembre 1945 présentant les priorités d’emploi des PG[251]. Preuve en est, les travailleurs libres sont autorisés à faire venir leur famille en France. En raison du poids des classes populaires, le Nord témoigne plus que d’autres départements de la fièvre insurrectionnelle qui s'empare de la France en ces débuts de Guerre froide. Un événement susceptible d’entacher l’histoire de la France libérée, de fournir aux Allemands le statut de victimes, de raviver certains antagonismes et de donner à la guerre un souvenir plus équivoque, tel que celui constitué par la détention des PGA en France, constituait, par conséquent, un souvenir embarrassant et de fait, à moduler. Dès lors, il n’est pas exagéré de dire que la « mémoire de création », celle des créateurs, des historiens et des médias, pour reprendre l’expression de Jean-Pierre Rioux[529], a ignoré, dans les trois sens du terme – ne pas savoir, ne pas tenir compte, manifester son indifférence à l’égard de quelqu’un – ces sources qu’ont été les témoins. En effet, les ministres des affaires étrangères et des finances s’étaient alors concertés à ce sujet[477]. Il s’agit là néanmoins d’une estimation établie par l’armée de terre elle-même. Retour dans ma famille qui a tout perdu pendant la guerre et qui envoie en formation l’aîné de ses six enfants. Ils bénéficiaient d’un jour de repos le dimanche. La commission est composée de cinq membres parmi lesquels figurent deux anciens PG français (l’un a été prisonnier durant la Grande Guerre) et d’autre part, qu’il s’agit des prisonniers du camp du Fort de Crouppes. Cette question est étudiée ci-après. Pour Régine Robin, « L’altération de la mémoire prend diverses formes : la démolition (exemple du Paris haussmannien), l’amnistie » ainsi que « l’effacement »[506]. Si polémique il y a, elle est donc à replacer dans le contexte de l’époque. Par ailleurs, c’est un autre paysan local, jouissant visiblement d’un statut social plus élevé, qui joue le rôle d’intermédiaire entre les PG employés dans la région et l’administration[229]. C’est aussi l’avis du ministre du travail qui, dans cette passe d’armes interministérielles, se rangent cette fois-ci au côté du ministère des Affaires étrangères et du Ministère de la Guerre, contre un ministre de la Reconstruction désireux, pour sa part, de prolonger l'existence des commandos de démineurs. Parfois, un nom dans une liste de soldats, de prisonniers ou de vétérans est le lien manquant que vous recherchiez. De même, selon Marie Le François, un témoin, la vingtaine de PG rattachée au commando de son époux dans un petit village breton – par sa taille, les conditions de vie de ce commando communal peuvent aussi être jugées représentatives de celles d’un commando rural – avait leur journée du dimanche organisée de la sorte[316] : le matin « grande toilette au cours d’eau voisin », match de football en tant que spectateur l’après-midi et, au soir, « garde d’animaux en compagnie des jeunes du village »[317]. Ce plan Rights Managed de haute qualité SD sur Blessé / Soldat Allemand / Tchéchie / 1945 est prêt pour l'octroi de licences et téléchargement. Le premier aboutit à un calcul au résultat déficitaire et le second largement excédentaire. J.-F. Sirinelli, P. Gœtschel et B. Touchebœuf. Néanmoins, la tension retombe aussi rapidement que dans le reste du pays à la fin de l’année 1948. On entrevoit la possibilité de les loger à proximité des camps[81]. Certes, les PG attendent ce moment depuis très longtemps mais bon nombre d’entre eux ignorent totalement ce qui les attend dans un pays ruiné, occupé et divisé. Celle-ci s’inquiète de voir certains PG des commandos communaux prochainement libérés bien qu’ils n’aient pas perçu l’intégralité de leur pécule. Il est dès lors difficile de dresser un bilan économique fiable de la présence des PG dans la France de l'après-guerre. cit, page concernée. Celle-ci s’élève à 1 500 francs par prisonnier évadé[196]. Archives du ministère des affaires étrangères (Paris) (archive citée par Grégory Philippe), Z 22, courrier du ministère des Affaires étrangères à l'ambassade de France à Washington, 28 novembre 1945. Il y a d’abord le bilan humain et moral. Concernant la nourriture, elle était rationnée pour tout le monde en France et pour nous aussi. L’année 1946 n’est pas comparable à l’année 1945. Paradoxalement, pour les PGA eux-mêmes, leur libération semble faire l’économie de toute forme d’euphorie[306]. Dans le Nord, les dernières poches de résistance allemande sont anéanties le 20 septembre 1944, à l’exception de celle de Dunkerque dont la réédition n’est obtenue que le 9 mai 1945[63]. D’après le témoignage de Johannes Sticker, l’affection des PG dans les commandos ruraux répond à des procédures très souples. On le voit : les autorités se sont efforcées à recruter le plus grand nombre de prisonniers. Au reste, le facteur géographique a pu atténuer le souvenir de l’épisode dans la mémoire collective française pour une autre raison : son caractère très provincial. Ces arguments ne jouent plus pour le désobusage et le débombage d'engins qui pour la grande majorité ne sont pas d'origine allemande et n'ont pas été utilisés dans les opérations de guerre allemandes. Les ouvrages français de référence sur la période de l’après-guerre[526]évoquent, au mieux, la présence d’un million de prisonniers de guerre allemands en l’espace d’une phrase.