La France n’est en effet pas la seule à considérer les opportunités de cette solution. Cette affirmation va à l’encontre des sources d’informations précédemment citées qui attestent du manque criant de moyens mis à la disposition des autorités françaises par les Américains. #15 Un soldat allemand rentre chez lui, mais il n'y retrouve plus sa famille. Ce déséquilibre est d’autant plus remarquable qu’au Canada, l’événement de la détention des prisonniers allemands a revêtu une importance moindre : d’une part, il ne s’agissait pas de détenir des centaines de milliers de prisonniers mais 35 000 et d’autre part, la détention canadienne a été motivée par des enjeux sécuritaires inhérents à la guerre en cours et non par des considérations économiques faisant exceptionnellement fi des conventions internationales. Il n’en reste pas moins que cette question des PG démineurs continue de provoquer de très fortes tensions au cours des semaines suivantes. Que ce soit dans l’ouvrage de J.P. Rioux, La France de la IVe République ou dans le dernier ouvrage paru, celui de P. Gœtschel et B. Touchebœuf, La IVe république, La France de la Libération à 1958, les auteurs font certes état de la présence de prisonniers allemands mais sans répondre aux questions qu’un lecteur serait susceptible de se poser : qui sont-ils ? Bien que, comme nous l’avons vu, la circulaire ministérielle du 15 avril 1947 relative au Travail libre, ait banni leur candidature, le Ministre de la Guerre propose en juin 1948 que soit prises en compte les candidatures des SS non impliqués dans des crimes de guerre[443]. Ainsi, le Comité départemental de Libération (Comité départemental de Libération) fait part de son inquiétude à propos de l’émergence d’une concurrence déloyale pour les ouvriers français[136]. Or, légalement, la perception d’un impôt ou d’une taxe nécessite d’être encadrée par une loi spécifique. Ils avaient enlevé les cocardes noires, blanches, rouges de leurs casquettes et les avaient remplacées par des petits rubans blancs, rouges, blancs »[378]. Une fois encore se pose le problème des sources. On le voit[style à revoir], en 1945, il n’y a pas une opinion publique véritablement homogène à l’égard des PG. D’autre part, des doutes peuvent être émis quant à la fiabilité des chiffres fournis par l’armée. Par conséquent, l’épisode historique des PGA avait d’autant moins sa place au sein d’une mémoire collective française structurée par l’identité républicaine. D’après elle, du fait des manquements des autorités françaises à leurs obligations, 200 000 PG sous-alimentés seraient devenus « inaptes » et de fait, condamnés à une mort probable durant l’hiver – c’est bien entendu très exagéré – mais il est moins improbable que, comme l’affirment certains journaux, ce ne soit pas moins de 600 000 prisonniers qui aient manqué de vêtements. À la fin de la guerre, ce ne sont pas moins de onze millions de prisonniers de guerre allemands qui tombent aux mains de ces derniers[15] dont huit millions aux seules mains des Anglo-américains et des Français[16]. Archives du ministère des affaires étrangères (Paris) (archive citée par Grégory Philippe), Z 22, note du ministère des Affaires étrangères, 29 mars 1945. Le Nord avait déjà subi l’expérience de l’occupation avec la Grande Guerre et c’est peut-être ce qui lui a permis de conserver plus d’espoir qu’ailleurs. Ainsi, l’armée de De Lattre fait prisonniers 100 000 Allemands et la 1re armée française en capture au total 220 000[29]. En effet, certains membres des autorités locales ont laissé entendre en 1945 que les prisonniers volontaires pour le déminage pourraient bénéficier d’une libération anticipée[219]. Selon certains historiens[Lesquels ? Le mot « optant » appartient à la terminologie officielle de l’époque. Mais les autres ministères font bloc et le ministère du travail répond que les commandos de PG démineurs seront progressivement réduits jusqu’à leur suppression à l’automne de cette année 1947. Selon le ministre du travail, « une telle disposition [le débombage et le désobusage] est contraire aux prescriptions de la convention de Genève. Par conséquent, cette mémoire collective est soumise à de constantes mutations et altérations au gré des besoins de l’identité collective du moment présent, ou autrement dit, au gré de son instrumentalisation. Comment est-ce que ce sera lorsque je rentrerai à la maison ? Or les mines paralysaient la vie économique des régions où elles étaient disséminées. Par conséquent, un individu s’éloignant ou ayant quitté un groupe social d’appartenance perdra progressivement les souvenirs en rapport avec ce groupe, de la même manière que ce groupe influait sur notre perception de la réalité. » J'ai donc travaillé un an comme prisonnier libre [travailleur libre]. Par ailleurs, c’est un autre paysan local, jouissant visiblement d’un statut social plus élevé, qui joue le rôle d’intermédiaire entre les PG employés dans la région et l’administration[229]. Il est possible néanmoins que des modifications aient été ultérieurement appliquées à ces dispositions prises en 1945. L’un des témoins précédemment cités, Günter Pengel évoque la méfiance naturelle des prisonniers et, de fait, le succès très limité des tentatives de recrutement. À la fin de l’année 1944, le seuil numérique critique n’a probablement pas encore été franchi. La tendance des autorités à « arranger les chiffres » se comprend aisément, car il y va de l’intérêt économique du pays. Conséquence : les premiers incidents sérieux éclatent (en Algérie, au Liban et à Madagascar) et le spectre des guerres de décolonisation se profile déjà en Indochine. À la fin de l’année 1944 et au début de l’année 1945, ce sont les Alliés qui proposent de leur propre initiative des PG, l’idée n’émanant pas des gouvernements anglais ou américain mais des États-majors eux-mêmes. Archives départementales du Nord (Lille) (archive citée Grégory Philippe), Côte 27W38361/1, Rapport destiné au commissaire de la République de Lille, 31 janvier 1946. Surtout, ces commandos pourront être prolongés si toutes les demandes en PG émanant des secteurs économiques jugés prioritaires ont été satisfaites. Le ministre conclut en rappelant aux administrations départementales que « la validité juridique de leur contrat est incontestable et que judiciairement le recouvrement sera poursuivi tôt ou tard par l’agent judiciaire du Trésor ». « L'exécution de ces travaux ne saurait être différée sans aller au-devant de véritables catastrophes : la liste des enfants tués ou blessés par des explosions de grenades et d'obus est déjà trop longue pour qu'on ne cherche à y mettre un terme. La France des Lumières ne peut se permettre une attitude qui serait contraire aux idéaux républicains, alors même que son statut de grande puissance a été remis en cause. Mais le troisième témoin, Karl Holfeld, parle, à l’inverse, d’engagements massifs : « Ceux-ci [les engagés] étaient volontaire et chacun pouvait refuser de signer. INDIVIDUS. Cela illustre la difficulté d’évaluer l’effectif national des PG avec précision et dans la durée, au moins avant l’année 1947. Enfin, de nombreux clichs d'poque et des reconstitutions illustrent les changements d'apparence graduels du soldat allemand au combat. La République ne peut être maculée de quelques accusations que ce soit : c’est la thèse d’un ouvrage consacré à l’étude de la mémoire française[505]. Quoi qu’il en soit, les prisonniers souffrent de leur isolement et plus encore, de ne jamais connaître l’échéance de leur détention. Mais la majorité des PG détenus en France ne connaissent pas cette vie de camp, la plupart étant affectée à l’agriculture et dans une moindre mesure aux commandos communaux. Ainsi, en mars 1946, les PG du Fort-Vert à Calais, affectés au déminage, laissent éclater leur colère au grand jour. Archives du ministère des affaires étrangères (Paris) (archive citée par Grégory Philippe), Z 22, courrier du ministère des Affaires étrangères à l'ambassade de France à Washington, 28 novembre 1945. Henri-Claude de La Casinière (réalisateur), Jean-Michel Gaillard et Stéphane Khemis (auteurs), François Cochet (conseiller historique), Op. Peut-être les Américains n’ont-ils pas encore sérieusement pris la mesure de la catastrophe sanitaire, dont ils sont en partie responsables. Ce système offre la possibilité aux prisonniers allemands de s’engager en tant que travailleur salarié en France, pour une durée minimale d’un an. Il nous apprend également, par là même, que des procédés fallacieux ont pu être utilisés pour recruter les prisonniers des premières vagues. Chaque employeur de PG est tenu de la verser à l’État. Sa difficile accession au camp des Vainqueurs deviendrait vaine si elle s’abaissait à la « bestialité » du Vaincu. Aussi la mémoire collective et l’historiographie françaises ont-elles pu privilégier certains souvenirs au détriment d’autres. Toutefois, suite aux protestations du ministre des forces armées, le ministre du Travail consent à laisser, outre les SS, pour l’année 1947, un certain nombre de PG pour des travaux jugés prioritaires et à condition que les prisonniers soient soumis à des contrats de travail similaires à ceux fournis par les employeurs civils[247]. Il est néanmoins vraisemblable qu’à l’instar des autres administrations alliées, les commandements de dépôts tenaient des registres sur lesquels il consignait, aussi succinctement soit-il, le degré d'évolution idéologique des prisonniers à leur charge, et ce probablement en ayant recours à un code couleurs. Il n’est pas improbable que le commando de Forst Husshöler ait lui aussi été concerné par cette pratique. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), 770810/2, courrier du ministère de la Reconstruction, 6 septembre 1945. Ainsi, Forst Fusshöller, prisonnier précédemment cité, rappelle, dans son témoignage, qu’étaient organisées par les PG eux-mêmes dans son commando de démineurs diverses activités sociales : spectacle de variétés, cours de langues étrangères, d’allemand et de mathématiques[343]. Toujours est-il qu’après-guerre, dans les camps de PGA, les autorités françaises s’empressent de mener une chasse aux journaux censurés en procédant, entre autres, à l’interrogation par les gendarmes des employés des mines en contact avec les prisonniers[353]. There was a problem loading your book clubs. Archives départementales du Nord (Lille) (archive citée Grégory Philippe), 27W38361/1, rapport au commissaire de la République de Lille, Lens, 22 décembre 1945. À partir de 1938 s’ouvrent, en France, des camps où sont non seulement internés les réfugiés espagnols mais aussi d’autres réfugiés politiques dont on juge l’opinion politique douteuse et dont on redoute qu’ils ne poussent la France à la guerre[505]. La communauté internationale se mobilise, comme elle le fera désormais jusqu’à la libération totale des prisonniers, à la fin de l’année 1948. Ailleurs, en octobre 1945, on soupçonne 7 à 8 PG évadés d’avoir commis un « attentat » à main armée dans une commune de Côte-d'Or[482]. Celui-ci estime à 21 185 179 409 de francs le montant des indemnités compensatrices perçues entre 1945 et octobre 1948[403]. On était là à se toiser quand il s’écria : « Fish, fish ». Sur une échelle comprise entre 0 et 20, les PG dont le travail obtient une note inférieure à 15 seront simplement réaffectés, ceux dont le travail obtient une note égale ou supérieure à 15 seront consignés dans leur dépôt en vue d’une libération prioritaire tout en y étant astreints au travail d’ici là. On peut affirmer, sans trop de risque de se tromper, que la majeure partie des Français ayant connaissance de cet épisode se résume probablement très largement aux seules spécialistes qui se sont penchés dessus, historiens ou journalistes pour la plupart. Elles semblent, de surcroît, faire l’objet de modifications dans le courant de l’après-guerre. Le montant du dédommagement dépend de la durée de détention au-delà du 1er janvier 1047[493]. Difficile pour nous autres, citoyens européens de ce début du XXIe siècle, de se représenter précisément ce qu’était de vivre alors. Ce commando avait pour cadre un petit hameau breton, Chémédé (commune de Lanhélin). Pour preuve du caractère irrévocable de ce statut juridique, le ministre du Travail rappelle vivement à l’ordre les administrations locales lorsqu’il apprend que des travailleurs libres poursuivis par la justice ont été internés dans les dépôts réservés aux PG, en attendant leur procès. La première séance se tient le 30 novembre 1945 sous la présidence d’un ministre, M. Jacquinot. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), 770810/2, courrier du directeur général de la Direction Générale des Prisonniers de Guerre au chef d’État-major de l’armée, 8 mars 1946. La vision de l’occupation cultivée et véhiculée par l’historiographie française jusqu’aux années 60 est, à ce propos, symptomatique : qu’on pense au développement et à l’adhésion populaire, après-guerre, au mythe d’une France unie récusant en bloc le collaborationnisme ou bien encore à cet autre mythe, d’un maréchal Pétain menant double jeu avec les Allemands et s’opposant à Laval, présumé unique responsable des maux de la France. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), cote 770623/87, Courrier du ministère des forces armées aux directions régionales de PGA, « Libération de PG SS. Il est vrai qu’en 1947, le climat social, attisé par le PCF, est explosif : émeutes et grèves se multiplient. À l’évidence, les autorités françaises ne manifestent aucun empressement. Il n’en reste pas moins que le journal doit faire face, au moins jusqu’au printemps 1948, à un financement insuffisant[364]. Outre l’hébergement du journal, le ministère du Travail se contenterait, tout au plus, de suggérer des projets d’articles ou des notes strictement administratives – la volonté du ministre de faire du journal un fer de lance à même de convaincre les PG de demeurer travailler en France semble loin. Il est difficile d’évaluer le nombre exact de prisonniers morts du fait des conditions pénibles de ces premiers mois de captivité. L’auteur du rapport considère néanmoins que la plupart des prisonniers semblent renoncer au nazisme. Top subscription boxes – right to your door, © 1996-2020, Amazon.com, Inc. or its affiliates. Ce « Comité national Allemagne libre » fut créé en URSS en juillet 1943 à l’initiative du Comité central du Parti communiste allemand en exil, autrement dit sous l’égide des autorités soviétiques[351]. Cette partie se base entièrement sur la monographique suivante : Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), cote 770623/86, On retrouve dans ce versement, classés dans le dossier intitulé « Comité international de la Croix-Rouge », de nombreux avis de recherches et de doléances recueillis en Allemagne par le Comité international de la Croix-Rouge et transmis aux autorités françaises. Cette organisation concerne les camps miniers mais on peut supposer que les autres gros commandos, en particulier ceux de l’industrie et des travaux publics, ont été régis selon un schéma analogue. À l’époque, la communauté internationale et certains Français dénoncèrent les conditions de captivité puis le principe même de détention. La concurrence d’autres événements contemporains – à la charge symbolique plus importante – et l’éventuelle nécessité de passer sous silence la mise au travail forcé d’un million d’Allemands à l’heure où, au cours des décennies suivantes, l'on assistait au rapprochement franco-allemand et à la construction européenne expliquent peut-être cet état de fait. Ainsi, outre le recours aux médias français destinés aux Allemands, le Quai d’Orsay propose à l’automne 1947 de confier à des journalistes allemands des reportages sur la situation des travailleurs libres en France[366]. Quoi qu’il soit, l’exemple de différend interministériel cité donne une idée du de tensions qui opposent, à l’époque, les différents corps d’État, sur la question des prisonniers de guerre comme sur d’autres sujets. Le deuxième secteur clé est l’extraction minière. Ainsi la présence de « vermine » est signalée dans le camp de Méricourt. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), 770623/86. Or l’heure n’est pas encore à l’immigration massive ; au contraire, on assiste même à une émigration polonaise. Il est vrai que l’Allemagne de l’Ouest fait alors face à un gigantesque défi économique, social et démographique : gérer l’afflux de « 9 millions d’expulsés, de réfugiés de la zone soviétique d’occupation, d’étrangers apatrides et de réfugiés politiques auxquels la république fédérale avait conféré le droit d’asile. Le journaliste ajoute néanmoins que les officiers et les médecins allemands ont tenu à se plaindre du non-respect de certaines clauses de la convention de Genève. J’aurais dû faire attention parce que l’un d’entre eux portait un uniforme français. À cela s’ajoute la difficulté de prendre en compte les évadés et les rapatriés. De plus, en procédant aux internements massifs des personnes accusées de collaboration – 6 800 personnes dans la région –, il sut aussi rapidement calmer l’ardeur populaire[64]. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), Côte 770623/86, Dossier cartonné intitulé « Départ en Pologne de PGA », Listes nominatives des travailleurs libres originaires de Pologne transmises aux administrations départementales, année 1948. Même les restes du manger des soldats des États-Unis ne pouvaient pas être partagés, mais devaient être brûlés par les soldats »[113]. Ainsi, si la rencontre avec celle qui allait devenir sa future épouse constitua sa principale motivation à son installation, Egon Greisner explique ne pas avoir éprouvé « de cas de conscience [à] rester dans l’ancien pays ennemi » mais, au contraire, avoir été porté, dès ce moment-là, par un sentiment de « sympathie » envers le peuple français, et ce en dépit de la réaction négative de son père, en Allemagne[38]. Quant aux difficultés qu’aurait posées, à l’origine, la détention des prisonniers, elles seraient essentiellement dues aux sabotages commis par la Wehrmacht lors de son retrait. P. Boutté, E. Briend et O. Gilles, art. Le témoignage de cet ancien prisonnier mineur, Eugen Idler, est éloquent[142] : « Je pense à un moment particulier. On le voit encore une fois, ce qui prévaut, c’est un état d’esprit privilégiant la mise au travail rapide de ces hommes, état d’esprit ne se souciant pas du confort de vie des prisonniers. En 1948, les fonctionnaires allemands n’hésitent pas, par exemple, à les traiter de « collaborateurs ». Car si depuis cette date aucun nouvel ouvrage n’est paru en France, la question a cependant été traitée sous d’autres formes au cours des années 1990. Concernant la nourriture, elle était rationnée pour tout le monde en France et pour nous aussi. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), 770623/88, Courrier du commandant de dépôt de PGA. Achat Ww2 Gamelle Du Soldat Allemand 1945 pas cher. De ce fait, la direction générale, nationale, n’exerce pas un contrôle direct sur ses délégations régionales, c’est à tout le moins ce qu’explique le général Buisson dans son historique. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), 770623/87, courrier du ministre du Travail aux inspecteurs divisionnaires du travail et la main-d’œuvre et directeurs départementaux du travail et la main-d’œuvre, « Emploi des PG SS », 2 août 1946. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), Côte 770623/84, Courrier du ministre du travail au ministre des affaires étrangères, 3 décembre 1948. Rien ne justifiait, pour chacun d’entre eux, de conserver une cohésion de groupe. Il m’a mis un pansement sur la tête pendant qu’un autre collègue amenait un peu de vin. Au demi-million de Français qui ont perdu la vie, s’ajoutent le traumatisme de l’occupation et à partir de mai 1945, avec le retour massif des déportés, la prise de conscience de l’horreur concentrationnaire. Les armes autorisées relèvent des première, quatrième et cinquième catégories, autrement dit, des armes létales. Le partage des responsabilités, l’urgence des besoins à l’échelle locale et un pouvoir décisionnaire qui ne relève pas de l’autorité militaire expliquent ces pouvoirs restreints. Preuve de l’importance du problème, on trouve un certain nombre de documents ayant trait à ces demandes d’introduction familiale aux archives nationales de Fontainebleau. Le rapport conclut que des efforts doivent être menés concernant les conditions de travail, cependant qu’il dénonce les inégalités de régime entre les différents types de commandos. Mais à la différence de la plupart des autres pays européens, en France, « L’État, dans les continuités monarchiques et républicaines (…), a pétri la société, l’économie, l’administration, la langue et, par conséquent, la mémoire »[502]. Autre exception au régime régissant le Travail libre : certains travailleurs libres se verront, comme nous l’avons vu précédemment, exceptionnellement offrir la possibilité de rompre leur contrat de manière anticipée : il s'agit de ceux auxquels la Pologne offre la possibilité de se faire naturaliser[453]. Si aucune solution n'est trouvée, le dossier est renvoyé au ministère du Travail. Mais la dénazification ne se limitait pas à son seul volet pédagogique : les autorités alliées continuaient en effet à rechercher les criminels de guerre, et cela jusque dans les rangs des anciens soldats mis au travail en France. En conclusion, la France a tiré un gros bénéfice du Service des PG ». Pourtant, sur ce point, les choses iront en empirant et la surpopulation des camps culminera en 1947 et 1948. Toutefois, officiellement, en vertu de la convention de Genève, le personnel sanitaire ne possède pas le statut de prisonnier de guerre mais celui de « personnel protégé » dans la mesure où la puissance détentrice (les autorités françaises) n’est autorisée à les détenir « que pour assurer les soins médicaux à leurs compatriotes »[227]. Ils sont si agressifs et haineux que plusieurs personnes âgées, passant sur les trottoirs, sont indignées, mais [ne] reçoivent comme réponse qu’un rire méchant. La France doit soit procéder au rapatriement des travailleurs libres considérés comme prisonniers de guerre par les Soviétiques avant le 31 décembre 1948 au risque pour la France de perdre cette main-d’œuvre, soit inviter ces travailleurs allemands à demeurer en France jusqu’à l’issue de leur contrat, en 1949, au risque, pour eux, de se revoir définitivement interdits de séjour dans la nouvelle Allemagne de l’Est[389]. Elles traduisent néanmoins le débordement des autorités face à un problème de taille. Cette question est capitale. Néanmoins, tous les droits et devoirs des PG sont clairement mentionnés dans la convention de Genève de 1929, une Convention que la France s’est engagée à respecter. Par ce biais, le gouvernement française tente d'apporter, en premier lieu, une réponse consensuelle au problème des départs des prisonniers en tenant compte d’une part, de l’inéluctabilité des libérations du fait des enjeux juridiques, diplomatiques et moraux, et d’autre part, de la nécessité de soutenir une économie encore fragile. Dans un tel contexte, les autorités françaises ont les mains libres et peuvent exécuter leur projet. Finalement, il s’est rangé à cet avis à partir d’un raisonnement qui me paraissait sérieux, c’est que le coût en accidents et en vies humaines global était le minimum si on faisait appel au personnel qui connaissait les engins »[210]. À titre de comparaison, sont détenus en France, en ce même mois d'octobre 1945, seulement 50 500 prisonniers italiens, 50 000 Autrichiens, 10 000 Hongrois et quelques milliers de Roumains. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), Côte 770623/87, Courrier de la CFTC, union départementale de syndicats de l'Isère, au Directeur départemental du Travail à Grenoble, Paul Closson, 21 juin 1948. Au demeurant, les difficultés économiques et sanitaires de l’après-guerre ne sont pas les seules causes des difficultés subies par les prisonniers. Cela lui vaut, un temps, la défaveur des Américains : la France libre n’est pas conviée à Yalta, bien qu’elle finisse par se ranger au côté des États-Unis. Archives du ministère des affaires étrangères (Paris) (archive citée par Grégory Philippe), Série Y 1947., Courrier du ministère des affaires étrangères au ministère des finances - 8 avril 1946. Archives départementales du Nord (Lille) (archive citée Grégory Philippe), 27W38361/1, courrier du président directeur général des houillères nationales du Nord-Pas-de-Calais au commissaire de la République de Lille, 27 août 1945. Dans le Nord-Pas-de-Calais comme ailleurs, le rétablissement de l’État doit se faire dans le contexte particulier de la Libération. À l’âge de 22 ans, je commence une formation commerciale à Düren. Toutefois, fait difficile à expliquer, les autorités américaines semblent minimiser le bilan humain : l’article souligne que si de nombreux prisonniers sont « in a state of serious malnutraition », il se contente d’indiquer que « some deaths have occured ». Nation séculaire, l’identité nationale de la France est l’aboutissement de plusieurs siècles de stabilisation. Les conditions de vie de ces premiers prisonniers allemands ont vraisemblablement été très pénibles, ne serait-ce qu’en raison des caractéristiques climatiques de l’Afrique du Nord et des perspectives de paix encore lointaines. Le livre de Charles Klein[Lequel ?] Archives départementales du Nord (Lille) - Côte 27W38361/1, Courrier du commandement de la, Archives départementales de la Nièvre (Nevers), Côte 11W13, Courrier du commandant de la, Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), cote 770623/84, Périodique. Il serait tentant de penser qu’à l’heure des prémices de la réconciliation franco-allemande, les prisonniers allemands abandonnent toute animosité envers les Français. Please try again. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), Côte 770623/87, Ces listes – dans leur ensemble probablement – sont conservées dans ce versement. (…) Il faut donc attribuer aux P.G. Dans un courrier destiné à l’État-major – c’est lui qui a la charge de fournir le personnel –, elle communique un certain nombre de chiffres. « Partout, l’enracinement et le local priment : toutes les études, qu’elles soient à la marge ou en sous-sol, qu’elles envisagent des vagabonds, des exclus ou des muets, des acteurs conscients ou des retraités de l’histoire, signalent la force matricielle et symbolique du territoire d’appartenance ou, à défaut, du point de départ de l’errance mémorisée »[516].