C'est le 26 décembre 1662 qu'elle fut représentée la première fois au théâtre du Palais-Royal par la troupe de Monsieur (le frère du roi Louis XIV) dont Molière était le directeur. Il s'agit sans doute d'une citation et d'un hommage de Robert Marcy à Jouvet dont il fut l'élève. Pour écrire l'histoire de cet homme qui, par crainte d'être trompé, décide d'épouser une ingénue, Molière s'inspire d'un canevas romanesque d'origine espagnole, la nouvelle de María de Zayas y Sotomayor intitulée « El prevenido engañado » (1637)[4], qu'avait traduite et adaptée Scarron en 1655 sous le titre de « La Précaution inutile[N 1] » (la même nouvelle est traduite à nouveau l'année suivante par Antoine Le Métel d'Ouville, sous le même titre[N 2].) Cette question du statut des femmes, qui faisait déjà débat à la Renaissance, connaissait alors un regain d'intérêt, grâce notamment à Mademoiselle de Scudéry qui en avait fait le sujet de l'une des histoires intérieures de son roman Le Grand Cyrus[25]. Elle y fut représentée trente et une fois jusqu'à la trêve de Pâques (le vendredi 9 mars 1663). Fin 2011, Jacques Lassalle adapte pour la quatrième fois de sa carrière[57] la pièce de Molière, dans une mise en scène destinée à la Comédie-Française, avec Thierry Hancisse dans le rôle d'Arnolphe et Julie-Marie Parmentier dans celui d'Agnès[58]. Fiche de lecture sur l’École des femmes, de Molière Deuxième partie : L'Ecole des femmes est-elle une pièce uniquement comique ? Il épouse cette année-là Armande Béjart, la fille de Madeleine Béjart. L'École des femmes occupe une place à part dans l'œuvre de Molière, une pièce charnière qui témoigne de sa volonté de renouveler le genre de la comédie. Il y a une montée dramatique dans la scène. En 1839 toutefois, l'interprétation de Provost, comédien au Théâtre-Français, fut remarquée par la tonalité plus grave qu'il conférait au personnage d'Arnolphe, infléchissement vers le tragique qui devait marquer les mises en scène suivantes de la pièce[35]. Représentée un an après L'École des maris, pièce à laquelle son titre semble faire écho, L'École des femmes lui fut évidemment comparée, d'autant plus que les deux pièces présentent une intrigue similaire (un mari jaloux qui tente de se préserver du cocuage, thème déjà abordé par Molière dans La Jalousie du barbouillé et dans Le Cocu imaginaire[8].) La dernière réplique d'Agnès, laissant en suspens le nom qu'elle n'ose prononcer, juste après avoir avoué qu'Horace lui prenait « les mains et les bras », invitait d'autant plus à une interprétation sexuelle que le sous-entendu grivois était souligné par le jeu d'acteur. Il provoque les réactions de la salle par ses tirades outrancières contre les femmes. Le double décor de la pièce, conçu par Christian Bérard, représentait un jardin qui s'ouvrait et s'avançait vers les spectateurs[38]. [...] ; il me prenait et les mains et les bras, La jeune comédienne apporta à son personnage une dimension inédite, par sa jeunesse, la justesse et le naturel de son jeu, qui rendait visible la métamorphose d'une enfant qui se transforme peu à peu en femme[44]. ARNOLPHE Elle fut reprise le vendredi 1er juin de la même année, accompagnée de La Critique de l'École des femmes. De ces deux traductions, outre quelques phrases textuellement reprises[N 3], Molière conserve l'idée générale de l'homme qui, estimant que l'esprit rend les femmes frivoles et infidèles, fait élever une jeune fille dans l'ignorance la plus totale des choses du monde avant de l'épouser, et qui malgré cette précaution se voit trompé par celle-ci[5]. C'est la pièce de théâtre qui eut le plus de succès et rapporta le plus à la troupe de Molière. La scène se déroule sur la place d'une ville. Entraînement à l’écriture d’invention Le décor et les costumes, de couleur brune, évoquaient la prison et le couvent, tandis que la mise en scène accentuait la dimension sadique du projet d'Arnolphe, envisagé par Roussillon comme un monstre plutôt que comme un homme ridicule, et qu'il comparait aux Occidentaux qui se rendent en Asie pour se trouver une épouse[45]. La première transposition notable de L'École des femmes est la mise en scène de Robert Marcy en 1959 au Théâtre de Lutèce. Présentée au Festival d'Avignon en 1978, la mise en scène d'Antoine Vitez fut accueillie triomphalement par un public jeune et enthousiaste et avec consternation par la critique qui, presque unanimement, y vit une trahison de l'esprit de Molière[46]. Tout d’abord, on remarque l’usage de guillemets dans les répliques de la ligne 15 à la ligne 33 qui signalent que les personnages récitent un texte. Ce mariage avec la fille de sa maîtresse, lui vaut d'être accusé de relations incestueuses avec cette personne qui pourrait être sa fille. La condition des femmes en question; Lorsqu’elle a été présentée en décembre 1662, la pièce a eu beaucoup de succès, mais a fait un énorme scandale. Il s'agissait, expliqua Vitez, de porter sur la scène « les différentes figures constitutives de l'univers moliéresque », quand bien même cela risquait d'uniformiser ces quatre pièces en en donnant une image « moyenne »[47]. Entraînement à l’entretien oral. En 2018, le L'Odéon-Théâtre de l'Europe de Paris propose une mise en scène de son directeur Stéphane Braunschweig, avec Claude Duparfait dans le rôle d'Arnolphe et Suzanne Aubert dans celui d'Agnès. L’École des femmes, écrit par Molière, en 1622. » Cette querelle, habilement exploitée par Molière, lui donne l'occasion de répondre aux critiques qui lui sont adressées et de préciser son projet dramatique dans une comédie intitulée La Critique de l'École des femmes, représentée sur la scène du même théâtre au mois de juin de l'année suivante. Cette « fronde » contre la pièce n'avait visiblement rien qui pût inquiéter réellement Molière, et il sut habilement en tirer profit : au cours de la traditionnelle trêve de Pâques au cours de laquelle les représentations théâtrales étaient interrompues, il fit imprimer le texte de la pièce, accompagné d'une préface dans laquelle il annonçait la création prochaine de La Critique de l'École des femmes, petite comédie de salon présentée comme une réponse à ses détracteurs. » Ce genre, depuis que Corneille avait abandonné la comédie sentimentale qu'il avait inventée (après La Place royale en 1634) était exclusivement cantonné à l'adaptation de pièces étrangères, principalement espagnoles et italiennes[22]. En parallèle était tourné un téléfilm, avec un metteur en scène et une distribution différents, à l'exception du rôle d'Agnès, interprété dans les deux cas par Isabelle Adjani. 1670. La pièce a été réécrite par Christophe MIERLO en 2016. Molière n'oublie pas cette dimension morale dans L'École des femmes, qui pose la question de l'accès des femmes au savoir, de leur statut au sein de la famille et de la société, voire de leur éducation à la sexualité[24]. L'École des femmes fut jouée le mardi 26 décembre 1662 au théâtre du Palais-Royal. Évaluant les mérites de l'une et de l'autre pièce, les détracteurs de Molière suggérèrent que la seconde n'était qu'une redite moins convaincante de la première, opinion qui était encore partagée un siècle plus tard par Voltaire, qui dans son Sommaire de L'École des femmes (1739) écrivait que le dénouement « est aussi postiche dans L'École des femmes qu'il est bien amené dans L'École des maris[9]. En dépit de l'accueil critique catastrophique que reçut la tétralogie Molière de Vitez, celle-ci contribua à faire reconnaitre ce dernier comme le rénovateur du théâtre français, et contribua sans doute à sa nomination comme directeur du Théâtre de Chaillot[46]. Mais le sous-entendu grivois le plus célèbre se rencontre à la scène 5 de l'acte II, dans l'échange suivant entre Agnès et Arnolphe : « AGNÈS Mais le tournage en fut rapidement interrompu[64]. Avec L'École des femmes, Jouvet démontrait que l'on peut encore faire rire en montant une pièce classique, et sa mise en scène eut une influence considérable sur des metteurs en scène comme Antoine Vitez (qui vit la pièce sept fois et en parlait toujours avec enthousiasme), ou comme Giorgio Strehler, qui affirmait « être né au théâtre avec elle[39]. Marcel Maréchal proposa en 1988 son adaptation de L'École des femmes à La Criée de Marseille, avec en vue un jeune public peu familier avec la littérature et le théâtre classiques : la mise en scène, rapide et tonique, tournait autour du personnage d'Agnès, interprété par la jeune comédienne Aurelle Doazan (22 ans à l'époque de la création de la pièce), qui donnait la réplique à un Arnolphe interprété par Maréchal lui-même, qui conféra au personnage une bouffonnerie presque sympathique, tant le barbon paraissait inoffensif et apeuré par la sensualité qui se dégageait de sa future épouse[50]. Vers 1600, c’est le règne des contes, des farces et des fabliaux, genres littéraires hérités du moyen-âge : l’on s’y moque des femmes et de leurs multiples défauts, et des maris trompés. Cela permettait en revanche d'éclairer les personnages les uns par les autres, révélant ainsi qu'Arnolphe possédait des traits communs avec Dom Juan, Tartuffe ou Alceste[48]. De plus de la ligne 17 à 27, il y a de nombreuses didascalies ligne 15 à 21 « à Georgette » qui montre qui répartie les rôles. »). Or, les codes dramatiques de l'époque voulaient que le caractère des personnages n'évolue pas au cours de la pièce et qu'il reste au contraire conforme à celui avec lequel ils avaient été introduits[12]. L'objectif de cette réécriture en français intitulée "La petite chatte est morte !" C'est à l'occasion de son évocation par le personnage de Climène dans La Critique de l'École des femmes que fut popularisé l'emploi du mot « obscénité », jusque-là peu usité[20] (Élise, l'entendant prononcer par Climène, indique d'ailleurs qu'elle « ne sai[t] ce que ce mot veut dire. La pièce de théâtre, novatrice par son mélange inédit des ressources de la farce et de la grande comédie en vers, est un immense succès, et suscite une série de débats connus sous le nom de « Querelle de L'École des femmes. L’action se situe clairement au XXe siècle. En 1989, dans un livre tonitruand , les sociologues Christian Baudelot et Roger Establet répondaientà ceux qu'ils appelaient dédaigneusement " les pleureuses" l'école française se porte bien le niveau monte".. 27 ans ont passé, la querelle scolaire n'est certes pas éteinte. Retrouvez toutes les citations de Molière parmi des citations issues de discours de Molière, d'articles, d'extraits de livres et ouvrages de Molière. Rêveur éveillé qui s'était voulu démiurge, il se rendait finalement compte qu'il n'était qu'homme, et comprenait qu'Agnès appartenait au monde réel et non à sa rêverie[54]. En 2014, le Théâtre national populaire de Villeurbanne propose une mise en scène de son directeur Christian Schiaretti, avec Robin Renucci dans le rôle d'Arnolphe et Jeanne Cohendy dans celui d'Agnès[59]. Ce hiatus entre le caractère initial d'Agnès et sa métamorphose au cours de l'intrigue, qui passe aujourd'hui pour le signe de la profondeur psychologique du caractère de la jeune femme, est à l'époque de la création de la pièce critiqué par les détracteurs de Molière, qui qualifient pour cette raison L'École des femmes de « rhapsodie[N 5] »[7]. Le titre même peut faire penser à L'École des filles, un dialogue érotique de 1655 écrit par Michel Millot, qui avait été interdit. En effet, Molière, s'inspirant de celui de Tiberio Fiorilli avait introduit depuis Le Cocu imaginaire un type de jeu comique inédit jusqu'alors dans le théâtre français, constitué d'une large palette de mimiques et de grimaces, que le comédien utilisait pour ponctuer et souligner les répliques susceptibles d'être interprétées dans un sens obscène[16]. Roger Planchon en fait une spécialités dès les années 1950 [40]. Comparez la forme. La voyant interdite. 7 citations En 1973, Raymond Rouleau réalise un téléfilm adapté de L'École des femmes[61] qui est diffusé pour la première fois sur la deuxième chaine de l'ORTF le 23 mai, soit quinze jours après la Première de la version théâtrale de Jean-Paul Roussillon. L’École des femmes de Molière Au fil de la séquence Séances Supports Activités Séance 1 Acte I, scène I Analyse d’une scène d’exposition. Les répliques des personnages de la pièce contiennent elles aussi de nombreuses allusions à caractère sexuel : ainsi de celle d'Alain qui, à la scène 2 du premier acte, indique vouloir « empêch[er], peur du chat, que [son] moineau ne sorte », le moineau étant une manière voilée de désigner le sexe masculin[17], ou de celles d'Agnès qui explique à Arnolphe avoir été inquiétée, la nuit, par les puces, ces dernières renvoyant, dans la littérature érotique et comique de l'époque, aux démangeaisons amoureuses[18]. Les sous-entendus grivois qui émaillent la pièce participent également de cette veine comique farcesque, sous-entendus perceptibles dans le titre même de la pièce : en effet, outre la référence à L'École des maris, L'École des femmes pouvait être compris par le spectateur des années 1660 comme une allusion à L'École des filles, dialogue érotique de 1655 écrit par Michel Millot et immédiatement interdit, mais dont des copies clandestines circulaient sous le manteau[15].

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